J’avais passé la journée à me re-familiariser avec cette ville qui m’avait vu grandir. Key West m’avait pas mal manquée car, en la quittant, j’avais tout bonnement perdu tous mes repères. Ne plus avoir mes parents à mes côtés, je m’en moquais presque. Même quand je vivais avec eux, ils n’étaient pas si présents que cela donc ça n’y changerait rien. Ils avaient décidé de courir leurs beaux jours aux Hamptons. Je ne serais pas celle qui les blâmerait pour cela car j’y avais également beaucoup de souvenirs agréables. New York était une ville qui avait beaucoup de charme, certes, mais je n’étais pas fan des fourmilières dans le genre. C’était cool pour les magasins et pour y vivre de façon temporaire mais point final. Je décidai de rencontrer un ami que je n’avais pas revu depuis mon départ à « La Grande Pomme ». Je me saisis de mon portable préalablement rangé dans la petite poche de mon sac à main. Je fis dérouler la liste de mes contacts et sélectionnais donc Nolan. « Salut, mon chou. J’espère que tu ne m’as pas oubliée depuis tout ce temps. Je suis de retour à Key West. Si ça te tente, je te propose que l’on se retrouve chez Nando’s pour passer un moment ensemble et se raconter nos vies. Oui, je sais, ça ne paraît pas si cool dit comme cela xD Allez, réponds-moi vite. Bisous, June ♥ » Nolan et moi étions de vieux amis. A l’époque où il avait débarqué, je lui avais fait visiter la ville à lui et sa grande sœur. Delilah était devenue l’une de mes amies les plus proches en peu de temps. Il était casse-couille par moment, le petit Nolan car il voulait toujours rester fourré avec nous. Il était pas mal possessif et protecteur alors que Delilah était plus âgée, ce qui pouvait expliquer les choses. Alors que j’allais ranger mon téléphone, Be My Guest de Gaitana se fit entendre. « Pas de souci, June. Je serais là. J’me prépare et j’te rejoins d’ici vingt minutes. Xoxo » Sa réponse me soutira un sourire. J’étais heureuse de ne pas avoir perdu le contact malgré mes six années d’absence. Vêtue d’une robe beige rehaussée par une ceinture caramel, je me mis en marche vers Nando’s. C’était assez bête mais à NY, j’avais plus eu l’habitude de manger chinois. Il s’agissait alors d’autres retrouvailles si on peut dire. Arrivée en face du restaurant de la fameuse chaîne portugaise, je m’asseyais sur le rebord d’une grande fenêtre pour attendre Nolan. J’faisais un peu clocharde pour le coup mais je m’en foutais, c’était loin d’être le cas et les habitants de Key West le savaient bien.

PS : Je n'avais pas réalisé que j'avais écrit autant !

Comme toujours au Keys, la mer était parfaitement à la bonne température, douce mais par pour autant calme et bien heureusement. Avec le nombre de surfeur dedans, elle aurait fait bien des malheureux si ce jour là elle aurait décidé de ne pas bouger. Allongé sur sa planche, Nolan discutait tranquillement avec un ami en attendant la prochaine vraie vague. Elle arriva enfin et les deux garçons la prirent sans aucun problème. Arrivé au bord de la plage, Hope s’approcha de lui avec son portable dans la main. Le jeune homme réalisa le danger assez rapidement et couru vers sa petite sœur pour prendre connaissance de ce qui la faisait venir. Il lu le message et esquissa un sourire. Elle ne lui avait pas écrit depuis un bon bout de temps, il était heureux qu’elle le contact, et surement dans les premiers vu que Delilah ne lui avait pas encore dit que June était enfin de retour en ville. Il abandonna tout de suite son idée de faire une soirée à la plage, répondit au message de la jeune femme et couru avec sa petite sœur derrière lui jusqu’à sa serviette. Il prit son surf sous un bras et Hope sous l’autre pour aller jusqu’au bateau pour rejoindre leur île.

Le plus gros désavantage, et peut être le seul à habiter sur une île c’est que les trajets ne sont pas très simple, toujours obligé de prendre le bateau même pour aller chercher le pain. Il aurait toujours pu à la nage, mais c’était plutôt quelque chose de risqué et d’assez long vu qu’il y avait tout de même cinq kilomètres entre la plage et l’île. En arrivant à terre, il fit voler sa petite sœur jusqu’au sol et lui expliqua qu’il ne serait pas là de la soirée. Il savait parfaitement qu’elle le dirait assez à tout le monde pour que sa mère soit au courant et ne l’attende pas pour manger. Il prit rapidement une douche et s’habilla en prenant simplement un pantalon noir et un t-shirt blanc en col en v et une chemise beige foncé. C’était l’été mais il ne voulait pas arriver en vacancier pour aller dans le restaurant où elle l’avait invité. Si son beau-père aurait appris qu’il s’y était ramené en bermuda, il n’aurait pas forcément apprécié. Il regarda l’heure, il avait été peut être un peu juste en lui disant vingt minutes. Il récupéra son portefeuille et sauta dans le bateau en ayant bien sur embrassé sa petite sœur adorée juste avant et qu’elle lui dise qu’il « cocote ».

Il posa les pieds sur le port peu de temps après et se dirigea tranquillement même si un peu en retard vers le Nando’s. Il était vraiment très heureux de la revoir, il se souvenait parfaitement d’elle et même de lui à l’âge où elle était partie et il n’était plus du tout le même. Il n’était plus ce jeune adolescent qui ne parle qu’avec sa testostérone et qui muait alors qu’il essayait de faire beau gosse. Il eut un sourire à cette pensée et se rappela que June et Del’ n’était pas non plus clins à cette époque, elles sortaient juste du lycée et tout le monde sait que la dernière année n’est pas la plus belle pour tous… Son sourire s’élargit quand il la vit sur le bord d’une fenêtre. « Ma SDF préférée ! ». Il accéléra le pas et attendit qu’elle se mette debout pour la serré dans ses bras. Cela faisait juste six ans qu’il en avait envie et aujourd’hui, il était plus grand qu’elle… « Je suis content que tu m’es contacté. On rentre ? ». Il avait son super sourire charmeur mais un peu benné mais pour une fois il n’y pouvait rien, il était heureux c’était tout.

Je revoyais Nolan en tant qu’un gamin. J’avais du mal à réaliser que ça faisait six ans que l’on ne s’était pas vus et que, donc, il aurait extrêmement changé. Je me rappelle du gamin qui nous suivait partout Delilah et moi. Il était persuadé qu’en cas de problème, il pourrait nous protéger ce qui était ridicule. On pourrait mieux se protéger nous-mêmes, ça ne faisait aucun doute. Assise sur le rebord de la grande fenêtre, je voyais les passants se retourner sur leur passage. Je n’allais pas rester plantée comme un piquet pour leurs beaux yeux. Ils n’avaient qu’à essayer de marcher, chaussée d’escarpins avec des talons de douze centimètres et on en reparlerait ensuite ! Bref, je pris le temps de consulter mes notifications sur Facebook ainsi que les nouveaux tweets de mes abonnés sur Twitter. Pfff, c’était fou ce que la vie pouvait être ennuyante en ce moment ! Je reçus alors un SMS d’une amie me proposant une sortie. Je choisissais de faire passer Nolan en priorité sans aucune hésitation.1) Je l’avais déjà invité. 2) Il m’avait beaucoup manquée. 3) Elle, je l’avais déjà revue contrairement à lui. Le choix n’était donc pas bien compliqué. Je me mis à penser aux moments extraordinaires que j’avais pu partager avec les enfants Lawrence. Ah la la, ça avait été de vraies parties de plaisir. Je fus soudainement sortie de mes pensées. « Ma SDF préférée ! » Je ne pus retenir un léger rire. Je ne l’avais pas volée puis à cet instant, je méritais bien sa petite remarque. Je me levai aussitôt alors qu’il était à quelques mètres de moi. Mon Dieu ! Nolan était loin d’être un enfant, il était devenu un beau et séduisant jeune homme. J’eus envie de me coller une gifle à cette pensée. Il avait tout de même trois ans de moins que moi. Ou alors SEULEMENT trois ans de mois ! Bref, aucune importance. Il me serra dans ses bras et je me sentis incroyablement bien. Presque à ma place. Cela me faisait bizarre qu’il soit plus grand que moi. J’avais encore l’image de lui comme le petit garçon haut comme trois pommes. « Je suis content que tu m’es contacté. On rentre ? » Je m’écartai légèrement de lui et lui souris à mon tour. « C’est bien normal, voyons. Allez, rentrons. » Je me sentais fière à son bras, c’était limite comme si j’avais envie de rendre toutes les nanas jalouses alors que je n’étais pas comme cela habituellement. Une serveuse ne tarda pas à nous conduire à une table où nous nous sommes installés, plutôt à l’écart. « J’espère que Delilah me pardonnera de t’avoir contactée avant elle… Alors, ça va ? Tu ne brises pas trop de cœurs ?! » Je ris de nouveau. Je ne savais pas trop si c’était parce que j’étais à présent gênée face à l’homme qu’il était devenu ou si, vraiment, je trouvai ma plaisanterie amusante…

C’était fou comme une personne pouvait devenir différente en six ans. Tout le monde changé mais pas à la même vitesse, pas de la même façon. Nolan était resté sur les Keys, cela faisait maintenant bien longtemps qu’il n’était pas retourné à New Port Beach même si parfois il en rêvait. Revoir ses amis d’enfance, son premier amour mais aussi son père qu’il n’avait pas « vu » depuis au moins six ans, tout comme il n’avait pas vu la demoiselle face à lui. Leur différence n’était pas tant physique, ils pouvaient facilement le croire car ils avaient gardé l’image d’eux enfants, d’eux à leur rencontre mais finalement, en y réfléchissant, il savait que les changements de la jeune femme n’était que de la maturité et celle lui allait plutôt bien. De son côté, il avait changé aussi physiquement, bien sur, cela arrive un peu plus tardivement chez les hommes mais encore plus mentalement. A seize ans, il n’était qu’un jeune garçon voulant comprendre le monde, voulant se faire aimer. Il avait grandit assez rapidement, à peu près au même moment que le départ de Jonnah…

Il la tenait par le bras, heureux. Il n’arrivait pas forcément à décrire le pourquoi mais savait juste qu’il n’était pas seulement du au fait de leurs retrouvailles, il était heureux d’être à ses côtés, il s’y sentait très bien mais ne voulant pas croire à ce bonheur il le ravala et l’accompagna jusqu’à la table. Tous les deux, l’un en face de l’autre, il la regardait et voyait que lorsqu’il était jeune sa vision était troublée. Il avait toujours vu Jonnah comme une fille jolie, belle et autre mais aujourd’hui, alors qu’il en connaissait beaucoup plus, d’un œil plus… mature, il la voyait…magnifique. Il eut un léger sourire face à cette découverte et s’en voulu d’un coup. Elle avait deux ans de plus que lui, l’âge de sa sœur et elle était une des meilleures amies de Delilah, il ne pouvait pas penser à elle de cette manière, en tout cas, il se le refusait.

« J’espère que Delilah me pardonnera de t’avoir contactée avant elle… Alors, ça va ? Tu ne brises pas trop de cœurs ?! ». Il rit en même temps que la jeune femme. Elle était plutôt réaliste face à la réaction qu’aurait sa sœur face à la nouvelle, mais pour la suite… Nolan avait déjà eu des coups d’un soir, mais il ne les multipliait pas du tout, ce n’était pas son but. Il ne le montrait pas toujours mais ce grand garçon était plutôt un garçon au grand cœur et vraiment romantique. S’il l’avait déjà fait, jamais il aurait brisé le cœur d’une femme avec beaucoup de plaisir comme certains. « Oula, oui ! Et tu ne te souviens pas mais Del’ a la rancune difficile. Elle t’en voudra énormément mais moi elle me détestera de ne pas lui avoir dit et de t’avoir gardé pour moi tout seul toute une soirée. » Son sourire s’élargit, un sourire plutôt tendre mais taquin en même temps, il savait parfaitement que ce qu’il disait était vrai et que Delilah allait les haïr au moins pour une soirée ou pas… Juste faire un petit boudin et être si heureuse du retour de June qu’elle oublierait ce fait, même si elle serait un peu jalouse, après tout, c’était elle son amie, pas Nolan !. « Pour ce qui est de briser des cœurs pourquoi cette question ? J’ai tellement l’air si méchant ou c’est que tu ne veux pas être la seule ?! ». Bien il ironisait, enfin… il espérait que June n’ai pas changé au point de devenir une fille facile ou une garce qui prenait plaisir à prendre les hommes pour des jouets.

« Mais au faite pourquoi, moi ? Pourquoi tu m’aurais prévenu avant ma sœur ? Pourtant dans ton répertoire, le D passe bien avant le N, non ? ». Il se le demandait vraiment et n’arrivait pas à se l’expliquer, il s’était posé cette question en venant. Peut être qu’elle voulait juste voir un visage familier qui ne la bombarderait pas de questions durant un seul diner, parce qu’il savait parfaitement comment était un repas entre filles, et pour lui ce n’était pas le plus grand délire même si plusieurs questions auraient mérité une réponse comme par exemple : pourquoi être revenue ? Pourquoi être partie ? Pourquoi ne pas avoir prévenu réellement de son retour ? Pourquoi ? Pourquoi et encore des pourquoi ? Mais il voulait se retenir de poser la question qui lui tenait le plus à cœur, elle le torturait et ce depuis qu’il l’avait vu sur le rebord de la fenêtre, pourquoi il n’en savait rien, ou peut être que si mais il ne voulait pas se l’avouer… Celle sur les Caldera qui avaient fait du bruit après son départ et sur son devenir après leur nouvelle rencontre… Mais cette question, il l’a gardé pour plus tard ou peut être pour lui même, ce n’était pas à lui d’en parler et il le savait… Pour le moment il voulait juste profiter du moment qu’il passait avec elle et commanda deux coupes de champagnes pour fêter l’occasion !

Spoiler:

Il était clair qu’en six ans, autant lui que moi avions eu le temps de changer. Il était devenu un homme souriant, séduisant mais je n’avais pas encore eu l’occasion de voir s’il était resté aussi possessif et protecteur. Dans le fond, ce n’était pas vraiment un défaut car on pouvait toujours savoir s’il était sincère à travers cela. Je me rappelle encore la fois où il m’avait vue au marché avec les enfants Caldera, bien avant mon départ pour New York. La première chose qu’il m’avait demandée, c’était si Trent était « mon amoureux ». J’avais envie de rire rien qu’à y repenser. Le petit Nolan était bien loin, ça ne faisait plus aucun doute. J’étais très heureuse de cette soudaine proximité que nous pouvions avoir. Ca fait bizarre lorsque quelqu’un vous a beaucoup manqué et que vous finissez par enfin le revoir. J’avais l’impression que je ne pourrais plus m’arrêter de rire et de sourire en sa présence, sensation que je n’avais pas ressenti depuis fort longtemps. Mon choix d’une table à l’écart n’était pas anodin. Je ne voulais pas aborder des questions personnelles à proximité d’inconnus. Et oui, à Key West comme dans toutes les villes, il y a des commères et des « rapporteurs ». J’avais toujours pris soin à les éviter par respect pour moi et mon intimité. Je comptais bien ne pas changer mes habitudes sur ce point.

Mon regard devenait également différent envers Nolan. Le petit garçon amusant, joueur et protecteur avait laissé place à un homme séduisant, engageant et un peu plus sûr de lui. J’ai presque envie de dire qu’il s’agit là d’un « mal pour un bien ». Pour la première fois depuis que nous nous connaissions, il m’apparaissait comme séduisant. Oui, c’était cela séduisant. Enfin, je ne préférais pas laisser voguer mes idées dans ce sens car il s’agissait tout de même du petit frère de ma meilleure amie, Delilah. Je me refusais de réitérer mes erreurs du passé. J’avais déjà perdu Olivia et Trent Caldera de cette façon et je n’étais pas prête à refaire face à quelque chose de similaire. Une chose était certaine : je n’allais pas refaire deux fois la même erreur. Nul doute sur cela !

En sous-entendant qu’il était un bourreau des cœurs, j’avais simplement voulu d’étendre l’atmosphère. J’étais certaine qu’il devait faire tourner la tête de bon nombre de demoiselles. Moi-même, j’avais le sentiment que je ne dirais pas non s’il me le proposait. Enfin, on s’en moquait ! « Oula, oui ! Et tu ne te souviens pas mais Del’ a la rancune difficile. Elle t’en voudra énormément mais moi elle me détestera de ne pas lui avoir dit et de t’avoir gardé pour moi tout seul toute une soirée. » Tout comme lui, je me mis à sourire. Je connaissais pas mal Delilah sur ce point même si je ne lui avais jamais donné de raisons de m’en vouloir. Avant aujourd’hui, peut-être. Autant elle que moi, nous étions incapables de nous faire la gueule pendant plus de cinq minutes. Comme tout le monde, nous avions eu quelques clash car il n’est pas toujours facile de se dire la vérité en face sans blesser l’autre. Toutefois, on réalisait toujours que l’autre avait raison, on se calmait puis on se pardonnait sans aucun souci. « Au pire, je lui dirais qu’elle est adorable quand elle boude et ça passera tout seul. J’espère surtout qu’elle ne te fera pas trop la tête. Je ne voudrais pas être responsable de cela. » Il était vrai qu’avant d’être l’amie de Nolan, j’étais la meilleure amie de Delilah mais il n’y avait rien de mal à ce que je le vois avant. Cela ne signifiait pas du tout que je n’aimais plus d’elle autant qu’avant. Bien au contraire ! « Pour ce qui est de briser des cœurs pourquoi cette question ? J’ai tellement l’air si méchant ou c’est que tu ne veux pas être la seule ?! » La première partie de sa réponse me fit sourire, la seconde m’entraîna dans un rire effréné. Je ne l’avais pas volée, tiens. Non, il n’était plus un enfant car il arrivait à m’envoyer bouler du tac au tac. « Mais oui, tu parais très méchant avec ta barbe de trois jours, ton sourire d’ange et ton regard ravageur. Je dois t’avouer que là, j’ai hâte de partir car j’ai peur… Non, plus sérieusement, je sais que tu n’es pas méchant mais en six ans, tu aurais pu le devenir. Les mecs qui se comportent comme des goujats sont de plus en plus fréquents. » Je lui souris de nouveau. J’en profitais pour grignoter un petit morceau de pain car la faim commençait à pointer le bout de son nez. De plus, je gagnais un peu de temps pour ma réponse suivante. « Oh oui, c’est bien connu, je saute sur tout ce qui bouge. D’ailleurs, tu devrais rester sur tes gardes ! » Bien sûr que je n’étais pas comme cela. En six ans, j’avais eu trois mecs tout au plus. Certes, il n’y avait eu que du sexe entre eux et moi mais nous étions tout à fait d’accord sur cela. J’avais eu du mal à reconsidérer la position de petite-amie depuis la situation catastrophique avec Trent. Hors de question revivre un truc pareil !

« Mais au fait pourquoi, moi ? Pourquoi tu m’aurais prévenu avant ma sœur ? Pourtant dans ton répertoire, le D passe bien avant le N, non ? » Au début, j’eus peur avec son « pourquoi moi ». Sa question n’était pas bête du tout. Je n’y avais pas vraiment réfléchi mais il fallait pourtant que je fournisse une réponse qui paraisse plausible. « Je crois que c’est parce que je ne souhaitais pas aborder certains sujets dès mon second jour à Hillswood. Il y a six ans, je ne suis pas partie que pour mes études, ta sœur le sait parfaitement. Je voulais éviter de remettre cela sur le tapis aussitôt. Je vois la vie différemment aujourd’hui. Tu peux voir cela comme de la fuite, ça ne serait pas faux. Si tu veux bien, n’en parles pas à Del’. Elle est si importante pour moi que je ne veux pas la perdre simplement car il y a des questions que je cherche à éviter. » Au fond de moi, j’aurais voulu savoir s’il était au courant de la situation chaotique qui m’avait séparée autant de Trent que d’Olivia. Mais finalement, je me décidai à ne pas lui poser la question. Ce sujet était encore sensible pour moi. Oui, même après six ans. Il y a des choses qui ne s’expliquent pas, comme cette soudaine attirance par Nolan.

Ils étaient maintenant en face à face et cela perturbé le jeune homme. Il ne savait pas réellement pourquoi mais Jonnah le troublait, c’était une sensation étrange surtout quand on savait qu’ils se connaissaient depuis maintenant douze ans, même si la moitié du temps ils ne s’étaient pas vu… Il était vrai que l’histoire Caldera devait resté secrète, mais tout cela était sans compté sur Delilah, elle était quelqu’un de très sûre, d’adorable même si elle avait son caractère mais elle parlait beaucoup, surtout à son frère. Quand celui-ci avait été avec elle au départ de June, quand ils avaient partagé ce moment difficile pour eux deux, elle n’avait pu retenir sa langue. C’était une des premières fois que Nolan c’était retenu, retenu d’aller frapper l’autre abruti de Trent et d’engueuler sa petite sœur égoïste ! A partir de ce jour là, Nolan n’avait pas porté les Caldera dans son cœur, mettant le départ d’une amie proche sur leur dos. Mais aujourd’hui, aujourd’hui elle était là, et il comptait bien qu’elle y reste, il ne voulait plus qu’elle parte, surtout là, maintenant qu’ils étaient l’un en face de l’autre.

« Au pire, je lui dirais qu’elle est adorable quand elle boude et ça passera tout seul. J’espère surtout qu’elle ne te fera pas trop la tête. Je ne voudrais pas être responsable de cela. ». Le garçon passa sa main dans ses cheveux en même temps de rire. Il était vrai que Delilah était plutôt sensible aux louanges et autres mots de ce genre et il savait que la technique de June marcherait parfaitement même si Del’ le garderait un peu sur le cœur. Elle ne voulait pas être responsable du fait que Del’ bouderait sur son frère ? Elle n’avait pas besoin de responsable, il se débrouillait très bien. Non, réellement, les enfants Lawrence s’entendait parfaitement, entre le frère protecteur, la grande sœur psychologue et le petit frère amusant, ils avaient toutes les armes pour vivre sans personnes d’autres pendant un bon moment sans se taper dessus. Delilah était juste une personne splendide, que ce soit physiquement que mentalement, elle avait un très bon recul et avait toujours été là pour ses frères même quand leur mère sombrait un peu ou ne pouvait être là. Toujours avec les bons mots, elle était la grande sœur parfaite. Enfin bref, le jeune homme revint rapidement au moment présent, souriant comme à son habitude.

« Mais oui, tu parais très méchant avec ta barbe de trois jours, ton sourire d’ange et ton regard ravageur. Je dois t’avouer que là, j’ai hâte de partir car j’ai peur… Non, plus sérieusement, je sais que tu n’es pas méchant mais en six ans, tu aurais pu le devenir. Les mecs qui se comportent comme des goujats sont de plus en plus fréquents. ». Il explosa de rire à la réponse de la demoiselle, à cette phrase, il passa sa main dans sa petite barbe, bon d’accord, il l’avait mérité. Il la vit grignoter du pain, il était prêt à la taquiner quand elle reprit la parole. « Oh oui, c’est bien connu, je saute sur tout ce qui bouge. D’ailleurs, tu devrais rester sur tes gardes ! ». « Ah ! Je le savais bien ! Personnellement, ça ne me dérange pas, et je pense que ça ne gênerait que nos voisins de table, alors tu peux y aller quand tu veux ! ». Il avait dit cela en rapprochant son visage de celui de la jeune femme, sachant pertinemment qu’elle ne ferait rien, même s’ils avaient une table à l’écart, ils étaient inaudibles mais belle et bien visibles. Et puis réellement ?! Il savait aussi qu’elle n’était pas comme cela, sauf si son échec avec Trent l’avait fait haïr les garçons ou autre, il ne la voyait pas du tout sauter sur tout ce qui bouche, au cas contraire, il aurait déjà fait demi-tour, ce genre de fille l'insupportait d’une manière assez forte. Quelqu’un qui ne se respecte pas ne mérite pas le respect des autres, pour lui c’était clair. Bon, il n’était pas prude non plus, bien sur, les coup d’un soir en soirée, c’était plus qu’imaginable mais quand cela se produit à toutes les soirées, avec des gars différents et souvent inconnu, ça devient presque une affaire de prostitution gratuite, mieux vaut se faire payer, au moins on y gagne autre chose qu’un enfant non voulu ! Sans aller directement sur le sujet, il l’y amena tout de même doucement. « Non réellement, tu es libre comme l’air en ce moment ? Même pas, un jeune homme qui fait battre ton petit cœur ? Ou quelqu’un que tu aimerais avoir ? En vrai, même si tu me dis que oui, je ne te croirais pas, tu es bien trop jolie pour être toute seule. ». Il avait aussi son côté bonne copine taquin, il la cherchait mais récupérait aussi des infos pour lui, que ce soit conscient ou non…

« Je crois que c’est parce que je ne souhaitais pas aborder certains sujets dès mon second jour à Hillswood. Il y a six ans, je ne suis pas partie que pour mes études, ta sœur le sait parfaitement. Je voulais éviter de remettre cela sur le tapis aussitôt. Je vois la vie différemment aujourd’hui. Tu peux voir cela comme de la fuite, ça ne serait pas faux. Si tu veux bien, n’en parles pas à Del’. Elle est si importante pour moi que je ne veux pas la perdre simplement car il y a des questions que je cherche à éviter. ». Il ne put s’empêcher de hausser les sourcils et de hocher la tête à ses paroles, bien sur qu’il était au courant des raisons de son départ et même s’il ne les trouvait pas justifiés, il trouvait les raisons de ne pas revoir Del’ dès le premier jour tout à fait raisonnable même très responsable ! C’était une vraie pile électrique, elle ne lui aurait même pas laissé un peu de répit, mais en réalité, Nolan n’était pas bien différent de sa sœur, la seule différence était que June n’était pas au courant qu’il savait… « Ne t’inquiètes pas, je comprend et respecte ton silence et ton avis de ne pas revoir ma sœur directement, je sais qu’elle est assez envahissante mais tout comme tu as été surement surprise de me voir aujourd’hui, tu le seras peut être encore plus de Del’. Elle est devenue psy’, ça doit surement être grâce à vos super aprèm entre copines ou je n’avais pas le droit de rentrer à cause des secrets et autres. Enfin en tout cas, sois sur que je ne dirais rien, mais je ne te promets pas qu’elle ne le devine pas… ». Le serveur arriva avec le champagne et un petit apéritif, il prit les deux coupes et tandis la sienne à la demoiselle en gardant son super sourire charmeur. Il n’était pas super à l’aise car elle lui souriait aussi et cela le perturbait plus qu’il n’y aurait pensé… « Tu vas enfin pouvoir manger autre chose que du pain. ». Il rit un peu, la pauvre, il l’avait fait attendre, elle devait mourir de faim et en y pensant, il comprit vite que lui aussi…

C’était en le voyant que je réalisai à quel point il m’avait manqué. Nous étions proches avant mon départ et j’avais longtemps craint que notre relation soit brisée suite à mon départ précipité. J’étais bien heureuse de constater qu’il n’en était rien. Nolan avait toujours eu sa place dans ma vie. Il arrivait que je cache à Delilah oh combien j’étais attachée à son frère pour ne pas qu’elle s’imagine que j’allais faire pareil qu’avec Trent et Olivia. En y repensant, cette situation avait été complètement ridicule puisqu’en sortant avec Trent, ça ne voulait pas dire que j’allais m’éloigner d’Olivia et encore moins que lui allait la laisser tomber. Il s’agissait de sa sœur, tout de même et rien ne peut mettre en péril les liens du sang. En abordant le possible comportement de Delilah lorsqu’elle apprendrait que j’avais vu son frère avant elle, il sembla fortement amusé. Il faut dire qu’autant lui que moi, nous la connaissons plutôt bien ! Comme tout le monde, Del’ aimait qu’on la complimente et c’était bien normal. Il est vrai que je craignais qu’elle se brouille un peu avec Nolan simplement à cause de ce diner. Je me doutais qu’ils n’avaient pas besoin de moi pour se prendre la tête mais je ne voulais tout de même pas causer la moindre dispute en ces deux personnes si chères à mon cœur. A cet instant, je me mis à penser à ma famille et je me rendais compte qu’elle me manquait pas mal. Toutefois, Les Hamptons n’étaient pas un lieu où je voulais vivre, loin de là. C’était bon pour les vacances mais pas davantage…

Lorsque j’avais abordé son apparence qui pouvait le rendre méchant, je n’avais pas remarqué à quel point je le complimentais sous ce possible prétexte. Sourire d’ange, regard ravageur… Il n’aurait plus manqué que j’ajoute belle gueule et je me serais « mise en danger ». J’avais joué le jeu de la fille qui s’en tapait un différent tous les soirs pour rentrer dans son jeu. Ca aussi sembla pas mal l’amuser. « Ah ! Je le savais bien ! Personnellement, ça ne me dérange pas, et je pense que ça ne gênerait que nos voisins de table, alors tu peux y aller quand tu veux ! » J’éclatai aussitôt de rire. Je me serais bien laissée tenter à dire vrai. Cependant, il était bien trop important pour moi pour que je gâche cela pour une histoire d’une nuit. S’il devait se produire quelque chose entre nous, je préférais largement qu’il s’agisse d’une relation sérieuse et respectueuse. Le sexe, c’est important mais je ne voulais pas me limiter à cela. « On verra. Je ne suis pas du genre à prendre ça à la légère et je crois savoir que toi non plus. » J’avais préféré ajouter cela pour qu’il comprenne que je n’étais vraiment pas comme cela. C’était le jeu, point final. Pour ma part, je ne supportais pas les mecs coureurs de jupons. J’acceptais les relations d’un soir mais quand une amitié se transforme en amour, je suis loin de prendre cela pour un amusement. Je m’arrange pour que ça se termine en bon terme car je me refuse de perdre le petit-ami et l’ami. En fait, Trent Caldera était le seul avec qui ça avait foiré… J’avais appris à me faire à cette situation mais il m’avait fallu du temps. La prostitution n’était pas non plus quelque chose qu’elle comprenait. Voir des étudiantes se pervertir la nuit pour pouvoir payer leurs études… Cela lui faisait terriblement mal au cœur. Les études, c’est un passage important de la vie mais de là à se dénigrer de la sorte ! « Non réellement, tu es libre comme l’air en ce moment ? Même pas, un jeune homme qui fait battre ton petit cœur ? Ou quelqu’un que tu aimerais avoir ? En vrai, même si tu me dis que oui, je ne te croirais pas, tu es bien trop jolie pour être toute seule. » Sa prise de parole ne manqua pas de me faire sourire. Il semblait à la fois chercher des indices tout en semblant vraiment intéressée par ma situation. Ayant la bouche pleine, j’attendis de finir la bouchée de pain que j’avais entamé pour enfin prendre la parole. « Et oui, libre comme l’air. A dire vrai, ça fait six ans maintenant que je n’ai pas eu de relation sérieuse… Pas la peine de faire les gros yeux, je sais que c’est long. Il faut savoir que j’ai vécu quelque chose de difficile sur le plan amoureux alors j’ai appris à être vigilante. Peut-être un peu trop. Tu sais, je reviens à peine à Key West alors je ne me suis pas encore penchée sur le sujet. Quoi que… » Nolan était le seul garçon qu’elle avait revu depuis son retour. Au fond d’elle, elle espérait qu’il saisisse le sous-entendu sinon, tant pis.« Et toi ? Vraiment personne ? Je ne doute pas que ça doit se bousculer au portillon, comme on dit ! » Je lui offris mon plus beau sourire, priant intérieurement pour qu’il me réponde qu’il n’avait personne dans sa vie, qu’il m’attendait… Il ne fallait pas rêver pour le second point tout de même (xD).

Aborder la raison de mon départ d’Hillswood restait difficile pour moi. Alors que j’avais cru y avoir fait face, rien que d’en parler par sous-entendus, ça me faisait mal. Je les avais perdus pour quelque chose de ridicule alors qu’on aurait pu être heureux tous les trois… « Ne t’inquiètes pas, je comprend et respecte ton silence et ton avis de ne pas revoir ma sœur directement, je sais qu’elle est assez envahissante mais tout comme tu as été surement surprise de me voir aujourd’hui, tu le seras peut être encore plus de Del’. Elle est devenue psy’, ça doit surement être grâce à vos super aprèm entre copines ou je n’avais pas le droit de rentrer à cause des secrets et autres. Enfin en tout cas, sois sur que je ne dirais rien, mais je ne te promets pas qu’elle ne le devine pas… » J’étais au courant que Delilah était devenue psychologue et ça m’avait pas mal étonnée. Elle avait beau être à l’écoute et de bons conseils, je ne l’avais jamais imaginée avec cette « casquette ». Nolan essayait de me rassurer, je m’en rendais compte et ça ne manqua pas de me faire sourire. « Tu sais que tu es adorable quand tu t’y mets ! Tu fais tout pour me rassurer, c’est vraiment chou. » Mes joues s’empourprèrent à cet instant et je ne savais pas vraiment pourquoi. UNE ENIGME ! Wow, champagne et petit apéritif. Hmmm, ça me donnait un motif de plus pour avoir regretté Hillswood. Puis, je n’aurais pu rêver mieux que de passer ma première soirée ici avec Nolan. J’étais comblée, ça ne faisait aucun doute. Je me saisis de la coupe qu’il me tendait, toujours en souriant. JE distinguais une certaine gêne chez lui. Mais qu’est-ce qu’il nous arrivait ? « Tu vas enfin pouvoir manger autre chose que du pain. » Je ne me retins pas d’éclater de rire en risquant presque de me renverser du champagne dessus. Je me saisis d’un toast aux rillettes de canard et le dégustai. Je fermai les yeux pour mieux en apprécier la saveur. C’était divin ! Puis, j’eus une illumination. « Au fait, je n’y pense que maintenant. Nous risquons de nous croiser fréquemment… Je suis la nouvelle secrétaire de ton beau-père. Vu que je suis diplômée d’architecture, j’ai les connaissances dans le domaine qu’il voulait. Je suis si contente. » Toute excitée et fière de moi, je tapai dans mes mains comme une enfant tout en rigolant légèrement. « J’me calme, pardon. »

Il y a des choses qui s’expliquent facilement, et d’autres qui n’auront jamais de solution plausible. Les attirances, l’amour et la haine physique par exemple, ces trois sentiments sont extrêmement proches mais personnes ne serait réellement les expliquer. Beaucoup de scientifiques diraient que ce sont les phéromones comme chez les insectes d’autres les hormones, les odeurs ect… Ils se recoupent tous mais ne tombent jamais sur la juste solution. Peut être simplement parce qu’il n’y en a pas et qu’il n’y en aura jamais. Vous les connaissez parfaitement vous aussi ces sentiments, celui de ne pas pouvoir voir quelqu’un même en peinture alors que cette personne ne nous a jamais rien fait ? Celui d’aimer quelqu’un alors que vous le connaissez depuis seulement deux jours ? Et pire encore celui de ressentir des sentiments pour une personne qui était seulement votre amie ou que vous ne connaissiez pas. Nolan s’en voulait mais à ce moment précis, il savait parfaitement qu’il avait des sentiments pour Jonnah qui pourtant avait toujours été une amie, presque une grande sœur… Et il ne savait absolument pas l’expliquer. C’était juste un fait, des choses que l’on remarque, un sourire en coin, un regard béat, une parole de travers, une chose que l’on cherche à connaître alors que cela relève totalement du privée… Nolan savait très bien analyser, après tout il était avocat et mieux valait pour lui de ne pas être trop naïf sinon, il ne s’en sortirait pas et pour le moment il était assez bon, et il fallait l’avouer les études de psychologue de sa sœur lui servait énormément. Pourtant, il était toujours plus difficile de faire cela avec des personnes connues, des personnes de notre entourage, il est plus facile de voir ce que l’on veut de leur part et pire encore est l’analyse qui est faite sur nous même. Le jeune Lawrence n’était pas dupe, mais un peu frileux sur ce point, il avait des sentiments qu’il aurait peut être voulu ne pas avoir pour la jolie brune.

« On verra. Je ne suis pas du genre à prendre ça à la légère et je crois savoir que toi non plus. ». Elle était tombée juste, Nolan n’était pas un garçon volage, même s’il lui arrivait de temps en temps d’avoir une soirée folle, il savait faire attention. Il n’en avait pas honte, il était romantique et espérait que peut être un jour il trouverait LA fille, celle qui le rendrait le plus heureux du monde. Le problème, c’est qu’il savait aussi que pour la trouver, il ne devait pas rester passif comme certains ou certaines qui pensent que LA personne se trouve au premier regard. Pour lui, l’amour était un travail et le coup de foudre était assez rare, plus que le coup de foudre au sens littéraire (la foudre pour ceux qui ne comprennent pas). Il décida tout de même de prendre sa phrase à la légère, il était bien, tranquille et n’avait pas envie de peser l’atmosphère. Il haussa les épaules, en remuant les sourcils avec son grand sourire taquin. « Dommage ! Tu loupes quelque chose. » Il lui fit un clin d’œil, bien sur il rigolait, bien que… Non, il n’était pas aussi imbu de lui même, même s’il se connaissait des capacités, il n’était pas du genre à les étaler… Bon le tact perdu, il avait mit les pieds dans le plat comme on dit ! La réponse de la jeune femme le fit un peu sourire, sans l’accepter réellement, il attendait cette réponse, il l’espérait en tout cas. « Et oui, libre comme l’air. A dire vrai, ça fait six ans maintenant que je n’ai pas eu de relation sérieuse… Pas la peine de faire les gros yeux, je sais que c’est long. Il faut savoir que j’ai vécu quelque chose de difficile sur le plan amoureux alors j’ai appris à être vigilante. Peut-être un peu trop. Tu sais, je reviens à peine à Key West alors je ne me suis pas encore penchée sur le sujet. Quoi que… ». Quoi que ? Elle n’était là que depuis ce matin et se penchait déjà sur la question, copain. Elle ne perdait pas de temps la petite ! Il était prêt à réagir mais elle prit la parole avant qu’il n’esquisse la moindre envie de se l’accaparer. « Et toi ? Vraiment personne ? Je ne doute pas que ça doit se bousculer au portillon, comme on dit ! ». Il toussota à la réponse de la jeune femme et comme à son habitude, le prit par l’humour. « Moi ? Bon d’accord je l’avoue, je pense avoir trouver la femme de ma vie… Je te promets, elle est adorable, elle rit beaucoup, brune, des yeux magnifiques, un sourire d’ange, une taille de mannequin. Je pense vraiment que c’est la bonne Jonnah… ». Il avait prit les mains de la demoiselle en disant cela, les regroupant et les couvrants des siennes. Il espérait un peu que la jeune femme soit jalouse, pourquoi ? Il n'en savait rien, ou plutôt il se haïssait de l'éspérer car il savait parfaitement pourquoi, mais il était parti dans le jeu alors... Sa position le fit quelque peu rougir, il replia ses mains , d’un coup, vers lui et sortit son portable. Il n’eut pas besoin de chercher dans son album photo, celle qu’il voulait était son fond d’écran. « Tiens regarde, c’est une photo de nous deux, elle n’est pas magnifique ? ». Il avait un énorme sourire, en réalité, il pensait tout ce qu’il disait, il ne mentait pas du tout à June, seulement, ce n’était pas la femme de sa vie amoureuse, mais la demoiselle prenait une autre place, une place énorme qui resterait à jamais la même dans le coeur du garçon. Cette petite bouille pouvait le faire chavirer bien facilement. Sur la photo, Jonnah pouvait facilement voir Nolan et sa filleule Aylin, la fille d’April une de ses amies de longue date. Il eu un léger rire en voyant les yeux de son amie. Vengeance ! « Non réellement, le désert depuis six ans ?! Je ne peux pas te croire ! Et c’est quoi ce « quoi que »… ? Je pensais être un des premiers que tu voyais depuis ton retour, je vais être jaloux… ». Il fit mine de bouder, mais il ne tenait pas aussi bien que sa sœur, il se ressaisit rapidement et se remit face à la jeune femme ce qui le troubla de nouveau. « Pour ma part, je suis patient, j’attends quelqu’un de bien… Quelqu’un qui me connaîtrait, qui serait beaucoup de choses pour moi, plus qu’une simple copine, une amie, voir une meilleure amie en même temps. Et depuis que tu es partie, c’est assez dur à trouver tu sais ? ». Ce n’était pas très délicat, il n’était pas diplômé de raffinerie mais bien de droit ! Ce n’était que la vérité, et pour une des premières fois du repas, il était réellement sérieux. En y réfléchissant, même enfant, il avait eu de légers sentiments pour la demoiselle, se rappelant que même s’il avait été surpris en la voyant, il connaissait ses traits par cœur et l’avait imaginé plusieurs fois, plus vieille, mais à son tour il avait grandit…

« Tu sais que tu es adorable quand tu t’y mets ! Tu fais tout pour me rassurer, c’est vraiment chou. ». Wahou ! Le serveur arrivait pile au bon moment, parfait timing. Lui il pouvait être sûr d’avoir un sacré pourboire à la fin de leur repas, il venait juste de sauver Nolan d’une situation délicate. Il pourrait enfin mettre le rouge de ses joues sur le compte de l’alcool ! Après avoir laissé Jonnah se servir en première, il prit à son tour un petit toast, ce qui réveilla sa fin et donc un petit grognement de son ventre. Il éclata de rire, assez silencieusement, il fallait l’avouer, il avait lui aussi assez faim. Mais la jeune femme le sortit de sa petite période de honte, en se rappelant d’un fait, plutôt… important. « Au fait, je n’y pense que maintenant. Nous risquons de nous croiser fréquemment… Je suis la nouvelle secrétaire de ton beau-père. Vu que je suis diplômée d’architecture, j’ai les connaissances dans le domaine qu’il voulait. Je suis si contente. ». Il n’eut même pas le temps de réagir que la demoiselle s’agitait, en claquant dans ses mains ce qui amusa grandement le garçon qui revoyait la parfaite amie en elle. « J’me calme, pardon. ». « Oui, sinon les voisins vont croire que je viens de te demander en mariage, je ne voudrais pas qu’ils pensent que je manque tant de tact pour ne mettre même pas agenouillé ! ». Non, en réalité, Nolan cherchait juste ses mots. Comme ça, elle allait travailler pour son beau-père. Depuis douze ans, la querelle entre les deux hommes était passée mais ce n’était pas pour cela que Nolan appréciait totalement la nature du nouveau travail de son amie, au moins, beau papa allait pouvoir enfin fouiller tous les faits et gestes de deux de ses « enfants adoptifs ». Il ne voulait pas mettre du plomb dans l’ambiance, donc il garda ses idées noires pour lui et eu un super sourire. En même temps il était réellement heureux pour son amie, elle ne pouvait pas rêver mieux que cet emploi, ce n’était pas qu’un tremplin mais un véritable pied dans le monde de l’architecture, tout comme lui l’avait dans son cabinet (d’avocat, pas les toilettes xD). « Félicitation ! Je suis vraiment heureux, c’est super ! Mais quand as tu eu ton entretien ? Il ne nous l’a même pas dit ! Donc tu vas souvent être chez moi, à ce que je vois tu ne peux déjà plus te passer du nouveau Nolan. ». A ces mots, il tira la langue et afficha à nouveau son magnifique sourire en plongeant ses yeux dans les siens ce qui le mit sans le vouloir plutôt mal à l’aise, mais il ne voulait en même temps pas les enlever…

L’amour était quelque chose de très important pour moi. Malgré des relations d’un soir, j’avais peu à peu appris à me protéger des sentiments qu’il pouvait m’arriver d’éprouver rapidement. En effet, lors de mon « périple » new-yorkais, je m’étais liée d’amitié avec un jeune homme qui étudiait l’architecture, comme moi. Puis, nous nous sommes mis d’accord pour être amis et partager le lit de l’autre quand l’envie nous en prenait. Nous avions précisé qu’on ne devait pas avoir de sentiments et qu’on ne bénéficierait d’aucune exclusivité. Et, pourtant, petit à petit, quelques sentiments ont vu le jour alors j’ai tout stoppé net. Je ne voulais pas risquer de mettre en péril notre amitié. J’ai mis quelques temps à tourner la page mais il n’a jamais été au courant ce qui a permis que tout se passe en bon terme. Aujourd’hui, il est architecte à New York et moi, je suis une petite secrétaire dans un cabinet d’architectes. Cherchez l’erreur ! Depuis mon retour à Key West, ça ne m’avait pas traversée l’esprit avant maintenant. Tout comme Nolan, je recherchai aussi le garçon qui changerait tout, qui me plairait sur quasiment tout. Il n’existe pas d’homme parfait à mes yeux, simplement un qui correspond davantage à nos attentes. De plus, du haut de mes vingt-cinq ans, je commence à avoir envie de fonder une famille. Je ne dis pas que je veux tomber enceinte l’année prochaine mais je voudrais ne pas perdre trop de temps. Mes parents m’ont eu à quarante ans et ils ne cessent de me répéter qu’ils ont l’impression qu’ils ne pourront pas profiter de leurs petits enfants. Bref, revenons-en à nos moutons. J’étais très heureuse de partager ce moment avec mon ami pour lequel je commençai à ressentir un peu plus que cela, en un simple regard. J’en étais quasi-certaine. Quand je mentionnai que je ne lui sauterais pas dessus, la réponse ne se fit pas attendre bien longtemps. « Dommage ! Tu loupes quelque chose. » J’éclatai aussitôt de rire. J’aurais voulu pouvoir lui dire que je ne doutais pas en ses capacités, qu’il devait être un bon coup mais j’avais peur d’aller trop loin par ces propos. Je choisissais donc de m’abstenir. Je n’étais pas du genre à aimer particulièrement parler de ma vie amoureuse mais avec lui, ça ne me dérangeait pas. Puis, il avait l’air de se sentir un minimum intéressé donc ça me mettait en confiance. D’une certaine manière, je me sentais flattée qu’il aborde ce sujet. On aurait dit qu’il cherchait des informations qui pourraient lui être utiles, je trouvais cela amusant. J’avais longuement hésité à lui retourner la question mais je m’étais finalement lancée assez maladroitement… « Moi ? Bon d’accord je l’avoue, je pense avoir trouvé la femme de ma vie… Je te promets, elle est adorable, elle rit beaucoup, brune, des yeux magnifiques, un sourire d’ange, une taille de mannequin. Je pense vraiment que c’est la bonne Jonnah… » J’étais intriguée et quelque peu décontenancée sans pour autant le lui montrer. Ainsi, j’arrivais vraiment trop tard ?! Je fulminai quelque peu. Peut-être que je n’aurais pas du lui poser cette question au final. Puis, il s’était saisi de mes mains. Un instant, je me surpris à douter. Parlait-il de moi ? Je me sentis rapidement ridicule d’imaginer cela. Puis, ses joues s’empourprèrent et ça m’attira un sourire. Peut-être qu’il n’était pas si insensible à ce que je pouvais lui offrir. Il lâcha mes mains et je fus quelque peu déçue mais fis mine que ça ne me dérangeait pas. « Tiens regarde, c’est une photo de nous deux, elle n’est pas magnifique ? » Comme si j’avais envie de voir celle qui lui avait tourné la tête. Je prétendais être intéressée et me penchai pour regarder la photo sur son portable. Je lâchai aussitôt un léger rire. « Elle est magnifique, tu as très bon goût. Comment s’appelle ce petit ange ? » Je n’avais pas la chance de connaître April ou Aylin alors je fus intéressée maintenant que je savais qu’il n’y avait « aucun danger ». Il en revint à mes histoires et mon sourire s’effaça. « Non réellement, le désert depuis six ans ?! Je ne peux pas te croire ! Et c’est quoi ce « quoi que »… ? Je pensais être un des premiers que tu voyais depuis ton retour, je vais être jaloux… » « Pas le désert mais rien de bien sérieux ? J’essayais de privilégier mes études puis j’ai vécu trop de choses avant pour arriver à me lâcher pleinement dans ce domaine. Aujourd’hui, ça va mieux donc ça devrait aller. Justement, tu es le premier. » Je lui souris légèrement puis me mis à rire pour faire passer cette révélation comme une plaisanterie. Pourtant, j’espérais qu’il en comprenne le sens. « Pour ma part, je suis patient, j’attends quelqu’un de bien… Quelqu’un qui me connaîtrait, qui serait beaucoup de choses pour moi, plus qu’une simple copine, une amie, voir une meilleure amie en même temps. Et depuis que tu es partie, c’est assez dur à trouver tu sais ? » Je ne pus retenir un long soupir. « C’est quelque chose dans le genre que je recherche moi aussi. Les sentiments sont importants mais il faut aussi qu’on parvienne à se comprendre. Depuis que je suis partie ? » Je ne retins pas un large sourire qui se profila sur mon visage. Il sous-entendait, je sous-entendais aussi. Il fallait qu’on se comprenne sinon tout serait rapidement fichu.

Lorsque j’abordai le fait qu’il était adorable parce qu’il se voulait rassurant, il sembla quelque peu gêné puis soulagé quand le serveur arriva. Je fis alors une très légère moue puis me remis à sourire. Je piquai un toast aux grattons de canard et le dévorai. Fermant les yeux, je ne pus m’empêcher d’émettre un « Hmmm/ » car c’était délicieux et que ça faisait un moment que je n’avais pas eu la chance d’en manger. Puis, je lui fis part du poste de secrétaire que m’avait proposé son beau-père. Je savais que ça n’avait pas toujours été rose entre eux mais j’avais toujours cherché à ne pas me mêler de leurs affaires. Puis, je faisais de mon mieux pour faire la part des choses. J’avais accepté uniquement pour me faire de l’argent et non pas pour faire enrager Nolan d’une quelconque façon. Sans faire exprès, j’avais montré un peu trop mon excitation et les voisins se retournaient un à un vers nous. « Oui, sinon les voisins vont croire que je viens de te demander en mariage, je ne voudrais pas qu’ils pensent que je manque tant de tact pour ne mettre même pas agenouillé ! » Alors pour m’amuser, je me mis à parler de façon audible, les voisins pouvaient donc entendre. « Tu n’as pas honte. Tu oses demander ma main sans même poser le genou à terre. Tu t’es pris pour qui ? » On entendait des sourires effarés autour de nous alors que Nolan s’empourprait. Je me mis à rire légèrement. « Ne vous inquiétez pas, Monsieur est très bien élevé. Nous n’allons pas encore nous marier. » Ils semblèrent soulagés alors que moi, j’étais amusée. Je pris gentiment la main de Nolan. « Excuse-moi, je n’ai pas pu résister à te taquiner un peu. » Avec mon pouce, j’osai lui caresser légèrement et tendrement la main. Je le gratifiai d’un léger sourire et il sembla s’apaiser. Il y eut un petit moment de silence alors que chaque personne qui nous entourait vaquait de nouveau à ses occupations. Je gardai ma main dans celle de Nolan. S’il voulait la lâcher, il n’aurait qu’à le faire. « Félicitations ! Je suis vraiment heureux, c’est super ! Mais quand as tu eu ton entretien ? Il ne nous l’a même pas dit ! Donc tu vas souvent être chez moi, à ce que je vois tu ne peux déjà plus te passer du nouveau Nolan. » « Ton beau-père semble calé niveau nouvelles technologies. Nous avons fait un entretien via Skype pour que je puisse commencer le plus tôt possible. Il avait besoin de quelqu’un rapidement à ce qu’il m’a dit… Je pense qu’il n’a tout simplement pas eu le temps de vous le dire ou il voulait vous en faire la surprise. » Il semblait monter sur ses grands chevaux. On aurait dit qu’il se sentait trahi que son beau-père ne l’ait pas informé de l’emploi que j’allais occuper pour lui. « Oui, je ne peux plus me passer de toi, c’est un fait ! » J’esquissai de nouveau un sourire. Mine de rien, je le pensais vraiment.