» Bienvenue dans les Keys, étranger. Nous voudrions savoir qui tu es… NOM : Streisand PRÉNOM : Layanna, Beverly ÂGE : 28 ans EMPLOI : Avocate AVATAR : Scarlett Johansson

» Oh, très bien. Heureux de te connaître ! Mais pourquoi es-tu ici ?

Mais j'ai toujours vécu ici !
Pour travailler ou étudier
Pour le tourisme, je suis en vacances, baby !
Pour autre chose (quoi ?)

» On voudrait en savoir encore plus sur toi. Raconte-nous ton histoire

« Tu devrais renoncer Layana. Ce genre d'affaire n'est pas pour toi. » Je relevais les yeux vers mon père, qui m'observait alors que je buvais une gorgée de vin blanc dans ce tableau parfait de la famille idéale. « Ce genre d'affaire ? Tu veux dire le genre d'affaire qui font la carrière d'un avocat ? Je ne m'abaisserais pas à défendre de pauvres mal baisée quittée par leur mari à 40 ans pour se mettre avec une jeunette. Je ne suis pas une divorceuse ! » Mon ton de voix était calme. Ma mère se leva et quitta la table pour aller se réfugier dans le salon. Bien sur qu'elle y avait tiqué, à cette situation. Ces femmes de bonnes manières qui se retrouvaient seules et divorcées étaient le lot commun de ses amies. Mais je n'avais guère à m'occuper de ses soucis pour le moment. ce qui m'importait, c'était mon père. « Une jeune femme ne devrait pas se trouver investie dans une affaire aussi délicate. ce n'est pas convenable. » « Convenable ? Cette affaire a tout de convenable. Il s'agit d'une grande affaire père. » Une grande affaire. C'était le mot. 28 ans et avocate brillante, connue pour des affaires indéfendables et des situations inédites, je ne faisais plus le bonheur de mes parents. Tout allait bien tant que je m’obstinais à faire mes classes dans le cabinet d'un ami de mes parents, à régler des divorces à somme faramineuse qui m'assuraient un bon revenu. « Cette femme est une meurtrière Layana. Et les femmes qui défendent des meurtrières véhiculent l'idée qu'elles sont d'accord avec cela. » Intérieurement, je fulminais. Mais tout ce que voyais mon père, c'était sa fille aux cheveux d'or, le visage parfaitement serein et angélique. « Aujourd'hui et en Californie, une femme est libre d'avorter si elle le souhaite père. L'arrêt Roe v. Wade reconnaît ce droit à toute femme, et la Floride ne s'est pas tant positionner en désaccord avec ça. Catlyn Heatherton était dans son droit d'avorter, et il est hors de question que je lâche cette affaire. Elle n'a tué personnes. les gens qui l'ont agressé, eux, peuvent avoir la mort d'une femme sur la conscience. » Ponctuant ma phrase d'un regard froid, je me levais de table, repliais ma serviette et quittais la pièce. Ma carrière, mes choix.

Je n'ai jamais été parfaite. C'est sans doute pour ça que j'ai voulu le devenir. Déjà sans doute parce que mes parents m'ont donné un prénom que je déteste, et auquel il a fallu que je m'habitue. Mais quoi qu'il en soit, c'est surtout ceux qui vivent qui nous accablent. Et chez moi, l’accablement vient de cette recherche de la perfection. Laissez moi vous expliquer : il est un jeune homme d'affaire important, qui travaille trop, qui n'a pas le temps de vivre. Elle est une jeune fille de bonne famille, un peu timide, un peu perdue. Une rencontre par hasard (et bien arrangée), et les voila ensemble. De bonne familles, de bons chrétiens, deux modèles parfaits pour obtenir une famille sans tâche. Et pour perpétuer ce modèle, il fallait une fille. Angélique, blonde comme les blés, aux yeux superbes. Voilà. Côté physique c'était un sans faute. Leur petit ange était tout ce qu'il attendait. Pas de regret à avoir. École privée, bonne éducation, cours de piano, de langues. Parce qu'il fallait ne jamais pleurer, ne jamais courir, toujours sourire et parler doucement, aimer les bonnes personnes, ne pas parler aux autres. Docile petite poupée à manier comme on le voulait.

« Jérémy ? » La porte claque derrière moi. L'appartement est baigné de lumière, comme toujours. Son manteau est à sa place, le mien le rejoint. Petite vie parfaite et rangée. Mes talons hauts résonnent sur le parquet, signe infaillible d'une féminité qui m'échappe. Je ne suis pas vraiment une femme. Plutôt un robot qui avance et qui recule, qui parle et qui sourit. « Layana. » Je lève les yeux. Il est là, en haut de l'escalier en métal. Propre sur lui, comme toujours. Plein de classe. Je lui adresse un sourire en me dirigeant vers la cuisine. le bruit de ses pas, descendant les marches, est presque imperceptible. Il me rejoint, dépose ses lèvres à la base de mon cou, alors que je reste muette et insensible. J'attrape une bouteille de vin rouge et nous sers deux verres alors que ses mains ne quittent pas mes hanches. Il finit par me lâcher. Nous trinquons, en silence. Pas de paroles : nous n'en avons pas besoin. Il s'est habitué à mon silence. « Ta journée ? » Sa voix est douce, calme. « banale. La tienne ? » deuxième gorgée de vin. « Ennuyeuse. » Nous nous sourions. Son téléphone sonne. Fin de la scène.

L'eau chaude coule, la salle de bain est prise dans un épais nuage de buée. Du moins c'est ce que j'imagine, allongée seule dans notre lit. Je connais ce refrain par cœur, le même chaque jour. Mélancolie affreuse d'une vie trop rangée. De la vie parfaite, que j'ai toujours cherchée. Un bel appartement, un fiancé sans défaut, une profession acceptable. Et pourtant. Pourtant cette vie est une prison. Comme tout, je suppose. L'eau se coupe. Je connais la minuterie à la seconde. Il va sortir de la douche, se sécher avec cette serviette bleu qu'il laissera sur le lavabo. Il va me rejoindre au lit, et éteindra la lumière. Notre appartement sera alors plongé dans un vide de lumière artificiel, seulement éclairé à la lumière de la lune par la baie vitrée. Encore une fois je vais faire semblant de l'aimer, encore une fois il va falloir jouer pour ne pas lui laisser remarquer mon corps muet. Encore une fois je vais être cette jeune femme parfaite. Celle que je déteste, encore et toujours.

» Et maintenant, il est temps de nous dire qui se cache derrière l'écran!

Aha ! Freestyle power ! Bon, moi c'est Cécile, j'ai 17 ans, si tu me cherches sur les forums tu me trouvera sous le nom de Miss.Nutella (et oui, ça claque). Pour te raconter un peu ma vie, je suis désormais étudiante à Versailles St-Quentin en Yvelines (je suis tellement fière que je le balance partout en fait), et j'ai trouvé ce super scénario sur Facebook (comme quoi tout arrive). Donc j'ai pris la sexy Scarlett Jo', parce qu'elle était proposée. Sinon, qu'est-ce que je peux vous raconter d'autre ? le fond du forum me donne envie de vacances... Je veux aller à la piscine !
#Bref. promis, j'arrête mes conneries et je fais ma fiche. j'vous aime d'avance !
Au fait, l'avatar en haut, c'est un crédit à Shiya